
par Paul Cudenec
On l’a bien vu avec les Gilets Jaunes : l’idée d’une vraie démocratie – une démocratie directe et participative – peut fédérer ceux qui, autrement, se trouvent séparés dans les catégories politiques habituelles.
Nous sommes tous d’accord pour estimer que c’est nous, entre nous-même, qui devrions posséder le pouvoir de décider comment fonctionne notre société, de ce qui est plutôt à valoriser ou prioriser et de ce que l’on préfère éviter (comme la guerre, par exemple).
La notion d’auto-détermination est par contre beaucoup moins fédératrice. Selon la perspective dite gauchiste, elle risque de nous mener sur le chemin du nationalisme ou même du racisme, a fortiori si le “nous” qui réclame l’auto-détermination se définit comme étant “la France” ou “les français”.
Mais, en réalité, l’auto-détermination en soi est presque inséparable de la vraie démocratie : il s’agit du droit de n’importe quelle collectivité humaine à déterminer ses propres conditions de vie sans être soumise à un pouvoir extérieur et prétendument supérieur.

Dans le processus de mondialisation contemporain, nous les peuples sommes ainsi tous sous occupation, sous l’emprise d’une mafia puissante basée sur le système des banques et des institutions internationales qu’elle façonne depuis la deuxième guerre.
L’opposition à cette mafia et à ses infrastructures ( telles que le FMI, l’UE, l’OTAN ou l’OMS ) représente une position anti-impérialiste qui devrait convenir à la gauche.
Ceux qui à gauche l’assimilent irrémédiablement à un nationalisme dangereux font donc ici le travail de l’empire en question en discréditant toute possibilité de s’opposer à sa domination sur nos vies.
Il faut ajouter que l’Etat-nation “à l’ancienne” n’incarne également plus la vraie auto-détermination.
La faiblesse de la position nationaliste classique, c’est que sa quête pour l’autonomie et pour l’indépendance s’arrête au niveau de l’Etat-nation.
Or, cet Etat centralisé reste pour les citoyens et citoyennes un pouvoir extérieur et prétendument supérieur, même s’il reste plus proche d’eux qu’un empire transnational.

C’est ici que la vraie auto-détermination peut converger avec la vraie démocratie.
Ce ne sont pas uniquement les nations qui devraient décider de leur propre destin, mais aussi les régions, les départements, les communes, le peuple.
Une vraie auto-détermination et une vraie démocratie consisterait en un renversement de la hiérarchie du pouvoir, en vue d’une coopération fondée sur la participation populaire et la confédération volontaire.
Une telle société ne serait plus guidée par les demandes de l'”économie”, du “développement” ou de la “prospérité” (des oligarques mondiaux) mais par nos propres besoins et désirs, par nos valeurs à nous, par notre amour pour les lieux que l’on habite, les gens qui nous entourent et par nos rêves d’un bel avenir pour les générations qui vont nous suivre.
Abandonnons les dogmes et les préjugés qui nous divisent et unissons-nous autour de cette aspiration incontournable !
Réclamons la vraie démocratie et la vraie auto-détermination !
Résistons ensemble à la mafia mondiale !
